TENIR — INSTABLE
EN RÉPONSE A L’APPEL A PROPOSITIONS POUR LA ZONE CRITIQUE : UNE NUIT DE LA RÉSISTANCE A LA VERRIÈRE
En collaboration avec Norman Bersillon.
2025

Deux corps sur scène, un texte, des blocs d’argile, un seau et un balai de nettoyage.
En novembre dernier, l’installation, Devenir Écorce, initiée par Fanny a vu le jour. A cette occasion, Norman a écrit un texte — poétique. C’était pas prévu. C’était pas stratégique. C’était un geste. Un vrai. Ce fût notre point de bascule.
Depuis, notre duo artistique récemment constitué s’inscrit dans une démarche de créations textuelles, corporelles et plastiques ; volontairement sans contours nets, sans axe de travail fixé par avance ; il se laisse porter par les questions qui émergent du monde et nous habitent.
Puis, il y a eu cet appel — à résister. Face aux désastres. Un appel qui résonne comme une alarme. Parce qu’on le sait : les artistes rament comme des forçats sans rame. Iels bossent de nuit sur leurs projets, de jour dans des boulots où l’on n’a pas le droit d’être pleinement soi. Chercher, expérimenter, créer, diffuser, facturer, survivre. En boucle, iels s’usent les doigts à jongler entre créations, revendications et loyers.
Pendant ce temps, les institutions parlent d’économie de la culture comme on parle d’un vieux chien qu’on va devoir piquer. Les coupes budgétaires sont de plus en plus franches. Quelques syndicats s’échinent à parler de continuité de revenu, de dignité, de respiration. Ça met du baume. Mais ce baume-là ne soigne pas les amputations : les coupes budgétaires drastiques dans le milieu du spectacle ne laissent rien présager de bon.
Nous souhaitons proposer une performance dont le geste artistique serait perçu comme acte de résistance.
Une personne. Seule. Sur scène. Elle empile des blocs d’argile… un à un… comme une enfant joue au bord du monde. Un geste simple. Répétitif. Tendrement borné. Elle veut construire. Mais rien ne tient vraiment. Ça vacille. Ça penche. Ça menace de s’effondrer. Et pourtant, elle continue. Une autre personne arrive.
Elle s’approche. Dans cette approche, il se passe quelque chose. Cela vient perturber, entraver le geste créatif. Pas une agression, non… Mais une perturbation. Un dérèglement. Le geste créatif est bousculé. Le corps entravé. On ne sait plus si c’est une lutte ou une danse. Et malgré tout, l’action continue. Le corps, lui, continue. Il refuse l’effacement. Les gestes et les mots s’enroulent entre eux comme une litanie afin de faire sentir ce qui frictionne dans les politiques culturelles. Les blocs d’argiles sont progressivement utilisés sur le corps avec toujours cette intention de les garder en équilibre. Dans cette économie de gestes et de matière, il y a une poésie tenace. Une obstination presque absurde. Si créer a toujours été un appel, une nécessité ; c’est aujourd’hui plus que jamais un acte de résistance.
CORPS MOU
2024
A partir d’une proposition de Louise Dumont. Performance dansée, filmée et projetée en directe. Les sculptures molles de Louise prennent alors corps, figures, suggérant des images en continue.

CONFÉRENCE PERFORMANCE
2023
En collaboration avec Lou-Anne Graindorge.
Performance dansée et poétique autour de la question de l’incorporation du savoir.


