CARNATION I II III

CARNATION II


7 photographies numériques couleur. Vitrine, vapeur d’eau, granit rose, impressions 3D résine – modélisation Joseph LEROY, Le Temps est Bon – socle 130 x 30 x 30 cm. Installation à dimensions variables, 2020/21.


Je ne sais pas d’où vient ma fascination pour cette pierre. C’est certainement parce qu’elle se transforme selon son milieu. Trouvée au bord de l’eau, humide, elle ressemblait à un morceau de viande. En la transportant, j’ai éprouvé son poids. Une fois à l’atelier je l’asperge parfois d’eau pour lui redonner sa carnation vive, vivante et j’attends quelle redevienne granit. Elle me rappelle la Bretagne.
Dans Carnation II, je voulais évoquer ce qui pèse sur le corps des femmes, le poids des normes, des représentations et des rôles à jouer. Cette pierre-viande c’est aussi le poids du patriarcat qui s’immisce violemment sur nos corps. Un dialogue s’installe avec cet élément naturel rappelant les rituels bretons qui amenaient les femmes souhaitant se marier ou avoir un enfant à s’érusser sur les menhirs.
Un rituel photographique s’est mis en place pour faire corps avec la pierre-viande, les recherches en volume en sont la continuité.

Détails : Sculptures en résine issues de photogramétries, granit rose, machine à vapeur, vitrine.

CARNATION III

Photographies numériques, 80 x 120 cm, 2022.

​Dialogue performatif avec la matière.

CARNATION I


Photographie numérique couleur contrecollée sur Dibond, 50 x 70 cm, 2018.


C’est lors d’une ballade en bord de mer, en été 2018, que Fanny Pentel croit voir un morceau de viande sanguinolent sur sa route. Cet élément, n’étant autre qu’une pierre dont l’aspect mouillé accentuait la couleur rouge, mène l’artiste à risquer la couleur alors qu’elle consacrait sa pratique aux valeurs.
Quelques photographies successives suffisent à désincarner le sujet en réinitialisant l’origine, rendant son aspect minéral à la viande aperçue de prime abord. En jeu dans ces effets naturels et changeants, la couleur rouge vif est déterminante dans l’ouverture sémantique entre la chose perçue et la chose en elle-même. Fanny Pentel pousse plus loin ce rouge, revenant à l’origine de l’apparition de la couleur par la photographie et isolant les constituants colorés de l’image (à savoir en excluant le vert et le bleu du rouge pour ouvrir à nouveau le champ des représentations). Cette image-couleur, isolée des deux autres, rejoue l’illusion qui est apparue à l’artiste à la première vision et continue de transformer le sujet en ce qu’il n’est pas.
Le rouge se charge ici d’un pouvoir de carnation.